Groupe: Systr => Chronique du CD « Gazole » & Interview
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Line Up

Bagger => Vocals
Kerozen => Vocals, Keyboards
Testosterone => Guitars
Maverick => Drums

Tracklist

01 – Protect Your Horizons
02 – The Race
03 – Understanding
04 – Pointbreak
05 – All Given Words
06 – Sportswear
07 – Remaining Silence
08 – Superheroes
09 – Gazole
10 – DBMB

Chronique du CD « Gazole »

Dans la veine Electro-Métal-Indus bien dansant, il faut compter avec un nouveau groupe dans l’horizon français (et espérons qu’ils arrivent un peu à s’exporter) : SYSTR.

Sous un visuel très goudronné, les virils musiciens (lol) nous ont pondu un excellent premier album bien catchy.

En fait aux premières écoutes il passe bien, les morceaux sont plutôt bons et la fin de l’opus est bien menée. Au fur et à mesure (pour trouver quoi raconter dans la chronique par exemple), les mélodies entrent dans la tête pour ne plus en sortir. En fait leur musique est directe, mais prend un certain temps pour bien marquer l’auditeur.

De grosses influences sont présentes (KMFDM et bien d’autres, cf interview plus bas), elles sont assez bien digérées, mixées à quelques samples et riffs bien sentis elles donnent lieu à des morceaux loin d’être anodins.

Dès qu’il y a la voix claire, je ne peux m’empêcher de penser à la seconde voix de Crematory. Indéniable.

Les samples sont variés, jamais de trop et les guitaristes dotent les morceaux de gros riffs efficaces comme l’aime ce style. Et cela fonctionne parfaitement.

Le morceau que j’aime le moins est « Superheroes » à cause de la première minute avec son chant que je trouve « douteux » et une influence qui me rappelle Pleymo. Ensuite le reste est meilleur et on enchaine sur le meilleur morceau de l’album à mon avis, totalement différent du reste: « Remaining Silence ». Une vraie pépite, midtempo avec un chant féminin qui colle parfaitement (le chant est en anglais mais étrangement on a l’impression que c’est de l’Allemand. C’est dommage que cela n’en soit pas pour le coup). Le dernier morceau est plus classique, il cloture assez bien l’album qui est du même acabit, de manière générale assez dansant et jumpant.

Ensuite, le calme revient et on a qu’une seule envie: recliquer sur « play ».

On sent aisément que le groupe a bien travaillé ses morceaux, la tracklist, la production pour en arriver à un très bon résultat. Cependant, le succès d’un groupe officiant dans ce style en France est loin d’être gagné, la scène est trop insignifiante. Même si certains groupes valent le coup, et Systr en fait partie, c’est un pays qui a toujours eu du mal avec les mouvements métal électro etc.

Dommage que le groupe ne soit pas germanique, ils auraient eu assurément plus de succès là-bas.

En tous cas un cd à se procurer d’urgence pour tous les intéressés du genre, Systr a intelligemment mené sa partie dans une musique très typique du style mais s’orientant tout de même vers un son « mainstream » qui peut attirer l’oreille de tout un chacun.

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Interview SYSTR

Mars 2012, « Bagger » répond aux questions de Moonlight (interview par mail, retranscrite telle qu’elle)

– Hello SYSTR.
Tout d’abord on prononce bien le groupe « Sister » ? Donc pourquoi ce nom ? Un hommage à vos soeurs ? Un complexe quelconque ou bien éventuellement une soeur trop .. présente ?

Hé ! Tu cherches la bagarre ou quoi ? Non ça se prononce « sistre », comme c’est écrit quoi ! Il se prononce comment le nom de ton blog ? « Mounliguette »? Alors laisse nos sœurs en dehors de ça.

– Le groupe est assez récent, et pourtant on peut voir qu’il essaie de se démarquer avec tout cet univers second degré, le goudron etc .. vous aimez vous rouler dans la boue et le goudron ?
A quand les plumes et les références Lucky Luke ?

Haha oui, on est de vrais bouseux. Là d’où on vient, tous les HOMMES travaillent sur des CHANTIERS. C’est notre culture. Alors laisse Lucky Luke en dehors de ça.

– Pour continuer sur cette imagerie, on voit le groupe allemand Stahlmann dans la même optique actuellement (en plus sérieux non ?), alors … qui copie qui ?

Je connaissais pas ce truc, je regarde là… Des fans du magicien d’Oz ? J’écoute – tu apprécieras l’interview simili-temps réel – c’est pas mal mais c’est Oomph ! Quoi. En plus goth.

– Bon un peu de sérieux, merci (ou un poil plus au moins):
En quelle langue chantez vous ? Pourquoi l’anglais, pourquoi pas en Français ? (j’ai cru entendre de l’Allemand .. un fantasme ou bien ?)

C’est en anglais mais j’avoue que mon accent met le doute. J’y travaille pour la suite… Et l’anglais parce que, même si j’étais pas forcément contre le français, ça donne tout de suite un côté mièvre et « chanson » qui ne nous va pas du tout. Mais pourquoi pas certaines parties sur le prochain album, à tester.

– Quels sont vos groupes de référence ? Que ce soit actuellement, ou bien dans l’age d’or de toute cette scène Métal Indus Crossover dont vous faites indéniablement partie ?

On écoute tous pleins de choses différentes. Dans les références Metal/indus, NIN, FLA, KMFDM, et d’autres avec plus de voyelles comme Razed In Black, Celldweller… Après, on écoute beaucoup de choses plus « normales » comme Björk, Type O Negative, The Doors, et moi beaucoup d’electro actuelle.

– On peut sentir de nombreuses influences dans votre musique.
Beaucoup KMFDM (cela a du être une petite consécration d’ouvrir pour eux à Paris), mais également une sorte de mélange de Deathstars en plus soft avec des éléments proches de la « Neue Deutsche Härte » (tous ces groupes post-Rammstein, tels Eisbrecher, Megaherz, Stahlmann et consorts). J’avoue y déceler quelques influences plus proches de chez nous avec un mélange Sidilarsen avec des sonorités me rappelant les bons moments de Artsonic. Et surtout, la voix claire mélodique me fait trop souvent penser à celle (claire) de Crematory (alors que musicalement on en est loin bien sur).
Une réaction par rapport à tout ça ?

Je pense que tu es dans le vrai, surtout concernant KMFDM, indéniable. Deathstars, contrairement à ce que ma façon de chanter laisse croire, on écoute pas trop, même si il y a quelques tubes, et pour la scène allemande sans doute mais on n’écoute pas du tout. On alors ça rentre dans nos oreilles quand on danse dessus, bourrés, dans les soirées indus.
Pour Artsonic & Sidilarsen, j’avais écouté mais jamais été fan. Par contre on a forcément des influences typiquement françaises communes, et Artsonic avait il me semble une bonne touche néo-metal très agréable.
Enfin sur Crematory là tu as bien joué : j’ai pas mal écouté ce groupe, même si c’est grave la honte, et je pense avoir en commun avec le chanteur « clair » d’être devenu chanteur par la force des choses.

– Les nombreuses écoutes m’ont fait noter les précédentes remarques, mais j’avoue que vous avez une patte personnelle, très dansante, mélodique, pop, je dirai presque que vous faites de la « pop métal (indus)électronique ». Quelque chose de très accessible, simple, efficace mais finalement on peut facilement deviner que c’est très travaillé.
Les morceaux deviennent entêtants au fur et à mesure des écoutes, l’album se révèle avec les écoutes.
Y a-t-il une logique dans l’ordre des morceaux ? La composition a-t-elle été longue ? Les morceaux sont-ils récents ou bien datent-ils parfois des débuts du groupe ?

Merci beaucoup, et c’est exactement ce qu’on s’efforce de faire : quelque chose d’efficace mais travaillé au mieux. La composition a été longue oui. Certains morceaux sont plus vieux que d’autres, et l’album a failli sortir 5 fois en tout. Tout le monde croit d’ailleurs que c’était une technique foireuse pour créer l’évènement, mais non !
En ce qui concerne l’ordre il y a une certaine logique, sur les tempos, le contenu général, même si commencer par « Gazole », titre le plus agressif, était un choix plus conceptuel que musical.

– J’adore particulièrement le morceau « Remaining Silence », qui difère du reste de l’album, et lui donne un peu plus de profondeur avant de terminer sur un morceau un peu plus basique. Est-ce une orientation particulière pour la suite ? Quel est le thème de ce morceau, pourquoi, etc .. ?

Oui c’est sûr que ça tranche un peu. J’étais parti sur une base lente avec des leads trance suraigus et ça marchait plutôt bien. Je comptais ne rien en faire, ou pour un album solo (tu sais, celui qu’on sort après 5 albums en groupe et qu’on appelle « l’album de la maturité ») mais les autres ont approuvé. Par contre avec ma voix en crooner ça ne l’aurait pas fait du tout, trop kitsch. Du coup Romy s’y est collé. Et il y aura des chansons de ce genre sur le prochain, peut-être plus dures.

– Votre musique est spécialement calibrée pour la scène germanique. Ce genre de musique en France a toujours été cantonné à quelques spécialistes du genre, les groupes cultes de cette scène ne faisant que quelques centaines de personnes à peine aujourd’hui en live. Y a-t-il un export prévu vers l’Allemagne ? En terme de distribution mais surtout de concert ?

Compliqué… On a de très bons retours de l’Allemagne, mais il y a d’autres groues, et allemands. Il faudrait qu’on soit très travaillé là bas, ce que nous, ne sommes pas capables de faire. En France on jour avec tout type de groupe, ce qui nous évite les 100 personnes susnommées, même si du coup les réactions sont forcément mitigées.
Un pays où on ne jouera jamais par contre c’est l’italie. Cherche des chroniques italienne de Gazole et tu comprendras.

– Voila pour cette petite interview, un mot de la fin ?

Euh, à poil Moonlight666 ?