Parler de cette date comme une date exceptionnelle, c’est peu dire. Car oui ce soir on aura l’album Roots des fameux Sepultura en entier.
Ok, il n’y a que deux membres de la formation qui a enregistré l’album. Soit. Autant Paulo Jr, je m’en fous un peu, autant Andreas Kisser, j’aurai bien aimé qu’il puisse être de la partie.
Oui à l’époque j’étais ultra fan de Sepultura depuis de nombreuses années quand j’ai vu soudainement cet album sortir en bacs. Et tout de suite tomber amoureux de ce mélange métal-world music, on peut dire ça comme ça ..
Et oui, j’ai eu une grosse frustration de ne pas pouvoir faire le concert au Zénith de Lille le 22 Novembre 1996, un mois avant que le groupe ne splitte et brise à tout jamais mes espoirs de voir un de mes groupes préférés en live.
Depuis le temps, je ne compte plus le nombre de fois où j’ai pu voir Sepultura ou bien Max avec ses différents projets en live, mais vous en conviendrez, ce n’est pas du tout pareil. Et ne le sera jamais. La période a changé. L’intensité etc.. n’est plus la même.
Alors aller à ce concert, on sait que l’on risque de se faire du mal. Car il y a un risque qu’on soit un peu dégoûté, déçu d’un tel gâchis. Mais il y a quand même l’espoir de voir un énorme concert et de passer un excellent moment. Et puis on est entre potes, donc tout ne sera pas foutu.
On rate la première partie, pour n’entrer que quelques minutes avant le début, dans ce tout nouveau, tout frais Elysée Montmartre.
Donc pas de surprise sur la setlist du soir, c’est l’album en entier et dans l’ordre. Un démarrage sur le traditionnel « Roots Bloody Roots ». J’avoue que ce titre me saoule particulièrement. L’avoir entendu à chaque concert de Sepultura ou de Max, plus quelques groupes qui s’essaient à le reprendre occasionnellement fait que je sature un peu. Donc, tranquillement, je peux constater que le son est soit bien trop faible sans boule-quiès, soit complètement pourri sans. Il y a cette résonance comme si on était dans un hangar. Sentiment déjà constaté lors du concert de Prong quelques semaines auparavant. Je pense qu’avoir un bon son dans cette salle va être compliqué à l’avenir. J’ai déjà perdu espoir.
On continue sur Attitude et Cut-Throat, deux morceaux bien énormes. Je décide donc d’aller tâter le terrain dans le pit. Et je me rends compte que les gens restent très sages. Oui il y a un petit noyau de personnes qui s’éclatent, mais bien trop peu. Je m’attendais quand même que le public se lâche dans sa grande majorité pour ce concert et il n’en est rien. Très décevant. Je m’en retourne donc assister au concert tranquillement vu que c’est l’attitude du jour à avoir.
Les morceaux sont écorchés les uns après les autres. On n’entend pas beaucoup les riffs, c’est une sorte de bouillie sonore, avec une rythmique et un chant qui nous rappelle les morceaux. Oui, on peut parler d’un cover-band ce soir, donc rien qui ne justifie ces hallucinants 34€ demandés au public. Scandaleux.
La nostalgie est bien sur de mise, heureusement pour une fois, car c’est seulement grâce à ça et au fait qu’on est entre potes qu’on arrive à passer un bon moment.
Je noterai même une scandaleuse fin de morceau zappée sur Ambush. Car oui, il y a une sorte de break rythmique. Max apporte ce qu’il faut sur scène pour soutenir Iggor .. et puis à ce moment là on attend la fin complètement folle du morceau et … non, enchaînement tranquille sur Endangered Species. J’ai juste envie de dire un gros FUCK OFF.
Bref, le concert se passe, et voila les rappels. Ou cette parodie de rappels. Une sorte de medley faite en duo guitare/batterie. Bien pourrie. Ensuite une longue reprise avec Procreation of the Wicked de Celtic Frost (pas mal pour le coup), et bien sur la sempiternelle reprise d’Ace Of Spades de Motorhead (à croire que le groupe n’avait fait qu’un seul morceau. Messieurs les musiciens, pouvez-vous choisir un autre morceau à reprendre en live maintenant ? Merci).
Bon ben voila, un report comme j’aurai voulu ne pas l’écrire.
Mais il ne faut pas s’y méprendre, j’ai passé une très bonne soirée, mais ce n’est pas grâce à la prestation musicale.
Merci les potes, merci la nostalgie. Et les Cavalera, va vraiment falloir vous remettre en cause … (car oui ils savaient être bons en live, quand on regarde les lives de 1996 par exemple … snif)